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« Ce qui est important au cinéma ce n’est pas la description physique, c’est bien la transmission de la pensée et des mouvements de l’âme à travers un dépouillement des formes. »
Louise Brooks

D’abord danseuse, Louise fit du cinéma par hasard, n’entrant selon sans entourage dans aucune catégorie établie. Belle Loulou, mysté-rieuse et muette icône du 7ième art aux attitudes graciles et aux yeux bavards, on n’aura jamais aussi justement incarné la féminité. En jouant le mythe de Pandore, elle jouera son propre rôle et sera la femme destructrice par sa nature même. Déesse hollywoodienne, elle s’en enfuira en pleine gloire pour échapper à l’étranglement et l’alié-nation de la célébrité, trop entière et insolente pour jouer la comédie des starlettes au firmament, préférant New York et l’Europe à l’odeur de souffre de la côté ouest.
Femme hybride, imprévisible, elle fut tour à tour Vénus ou tourbillon, bad girl en décalage avec son époque, intransigeante et passionnée, connais-sant Proust par cœur, cultivant le mystère autour de sa vie, recluse et coupée du monde pendant plusieurs années.
Elle disparaît en 1985 à Rochester, New york, lieu où elle avait tourné son premier film.

Extrait d'une lettre à l’illustrateur italien Guido Crepax

Cher Guido,

Vous avez apporté la paix à mes dernières années.
Pendant 69 ans j'ai été frénétiquement à la recherche de moi-même.
Et voilà que vous me dites que je suis un "mythe".
Quelle grâce. Désormais, je me désagrègerai confortablement au lit avec mes livres, cigarettes, café, pain et confitures d'abricots.
Amitiés.

Louise Brooks

« Plus que Garbo, le visage, les yeux, les cheveux coupés à la Jeanne d’Arc de Louise Brooks et son sourire.
Ceux qui l’ont vue ne peuvent l’oublier. Elle est l’interprète moderne par excellence car elle est comme les statues antiques, hors du temps.
Il suffit de la voir pour croire à la beauté, à la vie, à la réalité des personnages, elle a le naturel que seuls les primitifs gardent devant l’objectif.
Elle est l’intelligence du jeu cinématographique, elle est la plus parfaite incarnation de la photogénie, elle résume à elle seule tout ce que le cinéma des dernières années du muet recher-chait : l’extrême naturel et l’extrême simplicité.
Son art est si pur qu’il devient invisible. »

Henri Langlois

« Personne ne put comprendre pourquoi je détestais ce lieu atroce et destructeur qui semblait aux autres un paradis merveilleux. "Qu'est-ce qu'il y a Louise ? Tu as tout ! Que désires-tu ?". Pour moi, c'était comme un cauchemar - je suis perdue dans les corridors d'un grand hôtel et je ne puis trouver ma chambre. Les gens passent à côté de moi comme s'ils ne peuvent ni me voir ni m'entendre. Aussi ai-je tout d'abord fuis Hollywood et depuis m'en suis-je toujours tenue éloignée. Et maintenant, à 69 ans, j'ai abandonné l'espoir de jamais me retrouver moi-même. Ma vie n'aura été que néant. » Louise Brooks

Non, Louise, vous êtes et vous avez été éternellement libre.