Plante hallucinogène des sorcières
du folklore européen (les sorciers éprouvaient la sensation
de voler dans les airs, ayant parfois un balai pour véhicule).
Crainte et respectée pendant tout le Moyen-Age, elle se «
cachait le jour mais brillait la nuit comme une étoile ».
Ses racines ressemblent à un corps de femme.
Formule magique :
On récolte les mandragores, la nuit du vendredi,
lorsqu'elles sont lumineuses après l'orage.
Il convient en premier lieu, de tracer trois cercles concentriques
autour de la plante, avec un poignard magique, puis ensuite de dégager
délicatement la racine.
Un chien noir affamé, animal condamné, est attaché
au pied de la plante et, excité par le son du cor, est appelé
au loin, devant franchir les trois cercles concentriques inscrits
á terre.
Lorsqu’on la déracine, elle pousse des cris d’agonie
si effrayants qu’on en mourait si l’on avait les oreilles
non bouchées de cire. On la frotte avec de l'ortie, puis on
l'emmaillote dans une bandelette de lin ou on la place dans une étoffe
de valeur (soie en général), de préférence
blanche (couleur papale, symbole de lumière et de pureté)
ou rouge (associé à la sanctification et au Saint-Esprit),
ces deux couleurs étant censées lutter contre les mauvais
instincts de la mandragore. Elle est alors placée dans un coffre.
Trois jours après sa cueillette, la plante prend vie, et quarante
jours plus tard, elle grandit et acquiert même le don de parole.
La mandragore, « honorée à l'égal d'un
génie », exige des soins et un traitement de faveur :
il faut la baigner tous les vendredis, « lui donner toutes les
nouvelles lunes une autre chemisette blanche », lui offrir à
boire (le sang est parfois prescrit) et à manger (de la viande,
des mets raffinés). Parfois, on la servait même à
table (Poitou). En Allemagne, on faisait des racines de mandragores
de véritables petites poupées richement vêtues,
couchées dans des coffrets enrubannés et lavées
chaque semaine avec du vin et de l'eau tiède.
Ainsi choyée, elle reste éternellement fidèle
á son maître et procure á son possesseur, prospérité
prodigieuse, abondance de biens et fécondité.