Avec des si, jeune homme, je vous
considère sciemment comme un pantin insignifiant. Pourtant
j’aimais voir votre silhouette apparaître, boire vos paroles
sirupeuses et sibyllines, le parfum sismique laissé sur votre
sillage ; rien n’était similaire à vous.
Tels
des siamois, nous nous élancions dans les ruelles sinistres
qui s’illuminaient silencieusement sur notre passage, faisant
monter en cascades les fous-rires. Les siestes capricieuses, les week-ends
en Sicile, les imbéciles et persifleurs jaloux de tant de symbiose
insolente…
Mais
voici un siècle que vous avez fui. Je sifflote et j’attends.
Je nous croyais similaires ; simulacre d’amour. Vous avez triché
: vous auriez pu faire hurler vos sirènes, donner un signal
de l’éloignement prochain.
A présent, il va falloir réparer le
sinistre émotionnel, sidérurgie du cœur, panser
les plaies encore frémissantes, simuler l’Amour.
Merci de votre compréhension,
Sidonie.